Imaginez un pays où l’hiver mord, où la voiture frissonne rien qu’à l’idée de sortir et pourtant… 98,3% des nouvelles immatriculations sont électriques ! En 2025, la Norvège explose tous les compteurs et s’impose plus que jamais comme la championne de la voiture zéro émission. Mais comment les Vikings sont-ils parvenus à cette prouesse ? Spoiler : ce n’est pas grâce à des batteries en peaux de phoque. Découvrons ensemble les secrets bien huilés de ce succès.

La recette norvégienne : carotte, bâton et exil des dinosaures à essence

  • Taxation musclée des moteurs à combustion : En Norvège, vouloir une voiture à essence ou diesel, c’est comme vouloir bronzer en février dans les fjords : ça coûte cher. Une lourde taxation à l’importation gonfle le prix des véhicules thermiques, histoire de décourager même le plus nostalgique du vrombissement.
  • Exonération généreuse pour les électriques : Les véhicules 100% électriques, eux, profitent d’une exonération totale de ces taxes. Jusqu’en 2022, ils échappaient aussi totalement à la TVA de 25%. Depuis 2023, la TVA n’est gratuite que pour les modèles affichant moins de 42 600 €. Résultat : le client norvégien a une bonne raison de lâcher le super 98 pour l’électron libre.
  • Faveurs pour pros et sociétés de leasing : Le gouvernement ne s’est pas arrêté là : des mesures incitatives spécifiques pour les flottes d’entreprise et la location/leasing ont aussi mis la voiture électrique à la portée de beaucoup.

Cecilie Knibe Kroglund, secrétaire d’État au ministère des Transports, résume ce mélange de pression fiscale et de récompenses en une formule piquante : « le bâton pour les véhicules fossiles, et la carotte pour les véhicules électriques. » Et comme la Norvège n’a pas de constructeurs automobiles nationaux à ménager, pas besoin de jongler avec les susceptibilités ou les menaces de fermetures d’usines.

Avantages à la norvégienne : la route dégagée pour les électriques

Pendant un temps, être conducteur écolo avait un goût de paradis (à condition de supporter les aurores boréales à la fenêtre du véhicule) :

  • Péages gratuits
  • Tarifs réduits sur les ferries et parkings
  • Droit de cité dans les couloirs de bus en ville

Ces petits plus ont été progressivement supprimés pour éviter la saturation à mesure que le parc de véhicules électriques a grandi. Mais le principal était fait : l’élan était lancé.

Un hiver polaire… et zéro anxiété d’autonomie !

On l’imagine bien : charger une batterie en pleine nuit arctique, c’est pas le rêve. Et pourtant, la Norvège a su effacer les doutes grâce à :

  • Un réseau de bornes performant et dense, même dans les territoires où on croise plus facilement un renne qu’un garagiste.
  • Des habitudes intelligentes : Les automobilistes ne chargent que l’énergie nécessaire à leur trajet. Conséquence directe : rotation rapide aux bornes, peu d’attente, tout le monde est content.
  • Batteries équipées de systèmes de gestion thermique, capables de se réchauffer avant la charge, histoire d’éviter les pertes d’autonomie en conditions polaires. Qu’il neige ou qu’il gèle, l’électrique ne cale pas.

Ajoutez à cela de vrais tests d’autonomie réalisés à l’année et dans le froid par l’organisme local NAF, et la confiance des consommateurs s’envole. Les résultats, très éloquents, sont partagés à l’international, boostant la réputation du savoir-faire norvégien, et poussant même certains constructeurs à venir tester leurs modèles sur place, histoire d’optimiser au plus près les performances batterie/grand froid.

Explosion des ventes et raz-de-marée Tesla

Les chiffres donnent le tournis (et pas seulement à cause des routes en lacets des fjords) :

  • 98,3% des nouvelles immatriculations en septembre 2025 sont des voitures 100% électriques.
  • Sur les neuf premiers mois de l’année, la part cumulée grimpe à 95%.
  • Le nombre total de nouvelles voitures atteint 113 325, soit 23,5% de croissance par rapport à 2024.
  • Tesla rit aux éclats : un tiers des ventes de septembre s’est fait sous la bannière du Model Y, champion norvégien toute catégorie avec 4 132 exemplaires écoulés ce seul mois.

À titre de comparaison, chez nous, le nombre de Model Y immatriculés depuis début d’année est trois fois inférieur à celui norvégien sur septembre. De quoi relativiser le fantasme du copier-coller norvégien ailleurs… La taille et la densité du pays font une vraie différence.

Conclusion fraîche… et électrique !
La Norvège ne s’est pas contentée d’accompagner la transition : elle l’a pilotée tambour battant, armée d’un solide mélange de lois, d’incitations et d’infrastructures adaptées. Une réussite pas due à la magie nordique, mais à une politique claire, constante et sans compromis avec les vieux réflexes thermiques. Comme quoi, même sous la neige, on peut aller plus vite en pensant à l’avenir… et brancher sa voiture sur la prise du progrès !