Aux États-Unis, la guerre est déclarée… sur les réseaux ! Dans une ambiance de plus en plus électrique, le gouvernement s’attaque de front à la liberté d’expression, au risque de franchir la ligne rouge des droits fondamentaux. Quand un simple post Facebook peut déclencher une expulsion, tout le pays s’interroge : la surveillance numérique a-t-elle pris le contrôle ?

Des posts qui peuvent coûter cher : la nouvelle doctrine ICE

C’est un vent glacial qui souffle actuellement sur les titulaires de visa aux États-Unis : l’administration Trump a en effet annoncé que des étrangers pouvaient désormais être expulsés en raison de certains commentaires publiés sur les réseaux sociaux. Une politique du « ICE » (Immigration and Customs Enforcement), qui inquiète autant qu’elle divise.

Mais ce qui ressemblait jusque-là à un mauvais cauchemar numérique devient très concret : la moindre publication, la photo innocente ou le simple message pouvant être analysés… et utilisés contre vous. Une petite phrase mal interprétée, et hop, vous voilà sur la sellette, sous la menace d’une expulsion express. Bienvenue à l’époque de la « capture et révocation », une politique officielle du département d’État qui fait froid dans le dos.

Révolte et résistance : défense de la liberté d’expression

Cette mesure n’a pas tardé à rencontrer une levée de boucliers : syndicats et associations n’ont pas mâché leurs mots pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme une dérive majeure. Parmi les acteurs de cette résistance, l’Electronic Frontier Foundation (EFF) s’est illustrée en déposant une plainte ferme contre la surveillance accrue des comptes sociaux des immigrants.

Selon l’EFF, cette politique s’attaque directement à la liberté d’expression, au mépris total des droits aussi bien des citoyens que des non-citoyens. Car attention, la définition de « soutien à des groupes terroristes » flirte avec l’arbitraire : dernièrement, Donald Trump a qualifié le mouvement Antifa d’organisation terroriste nationale. Difficile, dans ce contexte, de savoir quelles opinions ou partages risquent de faire basculer un dossier vers l’expulsion.

  • Une surveillance numérique qui inquiète toute la société
  • La liberté d’expression sur la sellette
  • Des interprétations larges et potentiellement dangereuses

Vers une surveillance permanente et généralisée ?

Mais le spectre de la surveillance ne s’arrête pas là. Pour couronner le tout, l’administration veut aller plus loin : créer une équipe dédiée, opérationnelle 24h/24 et 7j/7 (on leur souhaite de bonnes tasses de café !), chargée d’analyser les publications, photos et vidéos publiées sur des plateformes comme Facebook, Instagram, TikTok, YouTube… La mission ? Transformer chaque donnée publique en potentielle piste d’enquête.

Pour muscler ses rangs, le service de l’immigration compte recruter une trentaine de prestataires privés, véritables « limiers du web », dont le rôle sera de plonger dans cette masse d’informations à la recherche de preuves exploitables lors des perquisitions et arrestations.

Des géants du numérique interpellés, des libertés fragilisées

Ce nouveau bras de fer n’a pas laissé les géants du numérique de marbre. Le 14 octobre, Meta a officialisé la suppression d’une page Facebook utilisée pour suivre les déplacements des agents de l’immigration, à la demande du département américain de la Justice. Un fait qui en dit long sur la nervosité ambiante. Quelques semaines plus tôt, Apple et Google avaient également agi, bloquant le téléchargement d’applications permettant de signaler la présence d’agents de l’immigration, juste après que l’administration Trump ait exigé le retrait d’une application particulièrement populaire.

Cette effervescence provoque une contestation croissante, qui met surtout en avant un point extrêmement sensible : l’extension massive de la surveillance numérique pourrait aussi toucher les proches des immigrants, et bouleverser la conception même des libertés fondamentales.

Au final, cette polémique illustre une question centrale : jusqu’où une société démocratique peut-elle aller dans la traque aux « mauvaises paroles » sans mettre à mal ses propres principes ? Un conseil, donc : à l’ère du tout numérique, réfléchissez avant de cliquer sur “publier”. Le post de trop pourrait vous coûter bien plus qu’une mise en quarantaine digitale…