Et si votre route brillait la nuit sans la moindre ampoule ? C’est le pari (presque magique) tenté en Malaisie, où la brillante idée s’est transformée en casse-tête. Lumière sur une innovation aussi lumineuse… que coûteuse !

Une innovation qui en jette : la route qui brille au clair de lune

Dans l’éternelle bataille pour la sûreté routière, la Malaisie a osé une approche qui ferait pâlir la science-fiction : remplacer les lampadaires par de la peinture phosphorescente ! Oui, vous avez bien lu : une sorte de super peinture qui, une fois la nuit tombée, diffuse une lueur constante le long de la chaussée. De quoi faire jalouser les lucioles et rassurer les automobilistes.

Selon le Straits Times, le projet pilote a fait grand bruit lors de son lancement sur un tronçon de 245 mètres dans le district de Hulu Langat. Avant cette opération coup de pinceau, ces routes souffraient du manque cruel d’éclairage public, rendant la conduite nocturne aussi risquée qu’une partie de cache-cache dans le noir.

Le principe : remplacer ampoules et plots réflex par… de la « magie lumineuse »

La peinture photoluminescente a été pensée pour remplacer plots réfléchissants et ampoules. Même la pluie n’aurait pu éteindre son éclat ! Le ministre malaisien des Travaux publics, Alexander Nanta Linggi, a même chanté les louanges de cette innovation : loin d’être un simple gadget, la lueur constante de la peinture aurait pu s’avérer cruciale, notamment dans les zones rurales privées d’infrastructures lumineuses.

  • Visibilité nocturne renforcée, même par météo capricieuse
  • Moins de dépendance énergétique : on économise sur l’électricité
  • L’approbation enthousiaste des automobilistes lors des premières utilisations

Mais la réalité fait grincer le portefeuille

Tout aurait été parfait dans le meilleur des mondes… si le projet tenait la route côté budget ! Car, comme dans beaucoup d’histoires d’innovations, c’est le nerf de la guerre qui a fini par prendre le volant. Le gouvernement s’est vite retrouvé face à une question qui fait mal : le coût. Et là, surprise : c’est un gouffre financier.

Petit calcul mathématique (promis, pas de migraine) : la peinture lumineuse utilisée en Malaisie revient à près de 749 ringgits malaisiens – soit 876 euros – par mètre carré. À titre de comparaison, les marquages routiers traditionnels se contentent de 40 ringgits (47 euros) au mètre carré. En somme, la version phosphorescente coûte… vingt fois plus cher !

  • Peinture classique : 47 euros/m²
  • Peinture lumineuse : 876 euros/m²

Ce n’est plus un écart, c’est un boulevard ! Face à cette addition gonflée, même l’enthousiasme du public n’a pas suffi. Le gouvernement, tenté de généraliser la solution sur d’autres routes, a dû sérieusement revoir ses plans. Résultat : marche arrière toute en fin d’année dernière.

Innovation et budget : l’équation impossible ?

Ce projet, aussi séduisant qu’une piste de danse fluorescente, a remis sur la table une question vieille comme les chantiers publics : combien sommes-nous prêts à investir dans la sécurité ? Et où poser le curseur entre idée de génie et réalité économique ?

La Malaisie, bien qu’ayant tenté l’expérience, n’a finalement pas sauté le pas de la généralisation. Si la sécurité n’a pas de prix… elle a visiblement un coût, et celui-là a été jugé « hallucinant ». Les dirigeants malaisiens, tout à leur souci du porte-monnaie national, ne semblent pas prêts à casser la tirelire – pour l’instant, en tout cas.

La leçon à retenir ? Avant d’habiller ses routes de lumière, autant s’assurer de ne pas rester dans le rouge côté finances. Pour briller sur la route, il faudra donc patienter ou… sortir les lampadaires (et la calculette) !