Choc culturel, frustration, et un soupçon d’incompréhension : voilà ce qui attend parfois ceux qui rentrent d’une longue expatriation, surtout lorsqu’ils ont goûté à la vie trépidante de certaines métropoles asiatiques. Dans cet article, lumière sur l’expérience d’Adrián Díaz, entrepreneur espagnol revenu changé de Chine… au point de ne plus se reconnaître dans l’Europe où il a grandi.

Un retour paradoxal : partir était dur, revenir l’est plus encore

Toute personne ayant vécu à l’étranger pourrait le confirmer : quitter son pays, c’est difficile. Mais, ironie de la vie, rentrer s’avère parfois une épreuve encore plus âpre. L’expatriation est souvent montrée comme une épopée exotique, rythmée par les découvertes et l’adaptation, parfois teintée d’un sentiment d’être déraciné. Pourtant, on parle rarement de la sensation de décalage en rentrant « chez soi », après avoir absorbé les dynamiques d’une société très différente de la nôtre.

En Asie, la vie quotidienne – que ce soit en Chine, en Corée du Sud ou au Japon – suit d’autres règles :

  • Une discipline collective marquée
  • Un sens du service et une réactivité étonnants
  • Une rapidité d’exécution qui laisse des traces indélébiles sur les habitudes des expatriés

À côté, l’Europe semble parfois tourner au ralenti.

La désillusion d’Adrián Díaz : « Je reste 15 jours et je veux repartir »

L’histoire d’Adrián Díaz, quinquagénaire espagnol parti s’installer en Chine pour entreprendre, illustre ce choc frontal. Se décrivant comme plutôt bien intégré à la vie chinoise, il témoigne auprès de ConPdePodcast – relais espagnol relayé par La Vanguardia – combien le retour dans son pays natal a été désenchantant.

« Je reste 15 jours et je veux repartir », confie-t-il, un brin désabusé. Ce qui le frappe le plus ? Retrouver ses amis dans un café pour entendre… les mêmes conversations qu’il y a vingt ans !

La préoccupation principale : l’incontournable bulle immobilière espagnole, qui complique l’accès au logement, surtout pour les jeunes générations. À ses yeux, la Chine propose une réalité tout autre.

Deux mondes à la vitesse bien différente

Ce sentiment de décalage ne s’arrête pas au simple café entre copains. Beaucoup d’expatriés, comme Adrián Díaz, reviennent en Europe avec une frustration grandissante face :

  • à la lenteur de l’administration
  • à un service client qu’ils trouvent moins dynamique
  • à une vie professionnelle jugée moins énergique qu’en Asie

Le phénomène est large : transports, restauration, banques, système médical… Tout semble comparé (et rarement à l’avantage de l’Europe), avec l’impression persistante d’un continent en retard face à une Asie déjà ultra-digitalisée. Avouons-le, pour celui qui s’est habitué à régler ses démarches en quelques touches sur son smartphone, les files d’attente à rallonge font moins rêver…

Entre croissance asiatique et Europe « figée »

Impossible, pour Adrián Díaz, de ne pas évoquer l’économie. Il l’admet : il ne sait pas si la crise immobilière chinoise éclatera demain, mais il observe que l’économie en Chine continue de croître, de 4% (et même 5% en 2024). Un contraste frappant avec l’Espagne, où la croissance plafonnait à 3,2% l’année précédente.

Cependant, tout n’est pas rêvé en Chine. Il précise que les réglementations économiques y sont faillibles, rarement respectées à la lettre. « Là-bas, tout le monde paie au noir. Le gouvernement chinois le sait parfaitement, mais il leur laisse carte blanche, car cela ruinerait des secteurs entiers », observe-t-il. Autrement dit, la flexibilité (ou le laxisme ?) apparent de la Chine contraste violemment avec la rigidité réglementaire perçue en Europe. Selon l’entrepreneur, l’Europe ressemble à une bulle figée dans ses normes, incapable de retrouver l’élan et le dynamisme d’antan.

Conclusion : Revenir après avoir vécu dans une société aussi dynamique et orientée vers l’avenir que celles d’Asie n’est pas sans conséquences. Cela laisse parfois l’impression que l’Europe s’est figée dans ses habitudes. De quoi donner envie de boucler à nouveau ses bagages… ou, qui sait, de secouer doucement le cocotier local pour retrouver, ici aussi, le goût du mouvement. Après tout, il faut bien une pointe d’audace pour ne pas perdre la flamme !