Le groupe sanguin peut-il vraiment changer votre risque de cancer ? Ce que révèle la science
Votre carte de groupe sanguin bien rangée dans votre portefeuille… pourrait-elle aussi contenir des secrets sur votre santé à long terme ? Pendant que vous cherchez la réponse, la science continue, elle, de creuser la question. Explorons ce que l’on sait – réellement – sur le lien entre groupe sanguin et risque de cancer. Spoiler : ce n’est ni la loterie ni le miracle attendu !
Groupes sanguins : au-delà de la transfusion ?
Nous l’avons apprise très tôt, parfois sous la pression d’un regard inquiet du médecin avant une prise de sang : notre groupe sanguin (A, B, AB ou O) c’est précieux, vital même, en cas d’urgence médicale. Mais, dans l’ombre des poches de transfusion, une autre question fascine chercheurs et curieux : et si notre groupe sanguin disait aussi quelque chose de notre santé, notamment sur le risque de cancer ?
L’idée n’est pas nouvelle, mais elle connaît ces dix dernières années un regain d’attention. Plusieurs études internationales ont cherché à savoir si certains groupes sanguins étaient statistiquement plus ou moins exposés à certaines formes de cancer. Imaginer que votre sang pourrait (un peu) détourner la faucheuse, ou au contraire, la faire frapper à votre porte plus souvent, a de quoi intriguer. Alors, qu’en est-il réellement ?
Cancers en France : un fléau qui aiguise la curiosité scientifique
Selon Santé publique France et l’Institut national du cancer, près de 433 000 nouveaux cas de cancer ont été diagnostiqués en 2023 dans l’Hexagone. Face à un tel chiffre – difficile à imaginer sans faire tomber sa tasse de café –, la tentation pour la science est grande de passer au crible chaque facteur de risque potentiel, y compris le fameux groupe sanguin ABO.
Quelques recherches internationales ont effectivement mis en avant des liens statistiques entre certains groupes sanguins et le risque de certains cancers. On a parlé de corrélations, autrement dit, des liens repérés dans les statistiques, mais attention : ici, pas de boule de cristal. Les différences, si elles existent, restent modestes. On évoque des écarts de risque relatif de l’ordre de 10 à 25 %. Loin, très loin, d’une marge suffisante pour changer votre destinée avec une pipette ou orienter votre pessimisme du lundi matin.
Une association réelle… mais très modeste
Plus précisément : que vous soyez du groupe O, A, B ou AB, il serait hâtif – et contraire à la réalité scientifique – de s’estimer à l’abri ou condamné en se fiant à son groupe sanguin. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il est très difficile de déterminer si c’est le groupe sanguin en lui-même qui agit, ou si ce sont les innombrables autres facteurs liés : environnement, alimentation, mode de vie… Bref, ce fameux cocktail qui fait de nous ce que nous sommes (et qui nous empêche d’être des super-héros).
- Un groupe O n’est pas un bouclier : il est tentant d’imaginer que ce groupe protège… mais non.
- Un groupe A n’est pas un arrêt de mort : ce n’est pas parce que votre sang a cette lettre qu’un cancer vous guette inéluctablement.
En clair, la prudence reste de mise. Il s’agit d’associations, et non de relations de cause à effet.
Des recherches qui ouvrent des pistes… pas des certitudes
L’histoire ne s’arrête pas là. Des études continuent d’explorer les mystères de la correspondance entre le groupe sanguin et certaines maladies chroniques. Citons par exemple une recherche, publiée dans Scientific Reports en 2021, qui s’est intéressée au rôle potentiel des antigènes ABO dans l’évolution de certains cancers, ou même dans des stratégies thérapeutiques du futur. Mais attention : on parle là de travaux expérimentaux et conceptuels. Pour la pratique clinique, prudence, patience et validation s’imposent !
En France, l’INSERM et plusieurs équipes hospitalières s’attachent à mieux comprendre comment immunité, génétique et caractéristiques sanguines interagissent face au cancer. L’objectif ? Répondre à la grande énigme : pourquoi, exposés aux mêmes risques connus, certains développent un cancer, d’autres non ?
En attendant d’en savoir plus, rappelons que, selon l’Institut national du cancer (INCa), le tabac reste le facteur numéro 1, de très loin : il est responsable de 20% des nouveaux cas de cancer chaque année en France. Le groupe sanguin, face à une telle cause, fait vraiment pâle figure.
Conclusion : Ne comptez ni sur votre carte de groupe sanguin ni sur un porte-bonheur pour vous protéger du cancer. Si connaître son groupe reste fondamental pour votre sécurité à l’hôpital, rien ne vaut une vigilance sur les facteurs connus (tabac en tête), et un mode de vie sain. La science continue à creuser… mais, pour l’heure, pas besoin de changer de sang : changez plutôt vos habitudes si besoin !
En cas de malaise, maladie ou autres inquiétudes, consultez toujours un professionnel de santé : votre sang vous en remerciera (et votre médecin aussi) !



