La Chine serre la vis : bientôt fini l’export des voitures jugées « mal faites » ou sans pièces disponibles
Adieu les voitures électriques chinoises « fantômes » ? Pékin serre la vis pour protéger sa réputation sur les routes du monde, et promet un grand ménage dans ses exportations. Le service après-vente, jusque-là le maillon faible, sera enfin surveillé de près. Explications à suivre, sans pièce manquante !
Un dragon aux prestations inégales
Autrefois moquées pour leur finition, les voitures chinoises n’ont parfois plus à rougir devant les modèles européens. N’empêche : d’un véhicule à l’autre, les écarts restent frappants. Derrière quelques belles réussites se cachent aussi des moutons noirs, tant côté confort que durabilité. Mais plus que leur qualité à la sortie d’usine, c’est le service après-vente qui s’invite au rang des vraies préoccupations pour ces nouveaux conquérants venus de l’Empire du Milieu.
Pour être durable et fiable sur le marché, un constructeur doit garantir à ses clients plus qu’une auto qui roule la première semaine. Or, services de réparation chaotiques et indisponibilité des pièces détachées plombent l’image des marques chinoises. Voilà un écueil que même des géants bien implantés comme MG connaissent. Résultat ? De nombreux propriétaires se heurtent à des délais à rallonge dès que leur véhicule part en panne ou à l’atelier, la faute bien souvent à des stocks de pièces faméliques. La compacte électrique MG4, en tête, cristallise ce souci. Appuyer sur « démarrer » devient alors un pari sur la patience…
Chine : la licence d’export, sésame incontournable dès 2026
Devant la grogne croissante, le ministère du Commerce chinois annonce la couleur : à compter du 1er janvier 2026, les constructeurs voulant expédier leurs modèles électriques à l’étranger devront décrocher une licence d’exportation. Jusque-là, ce précieux permis ne concernait que les véhicules thermiques ou hybrides ; l’électrique avançait à la sauvette.
- Fini les exportations via des intermédiaires sans agrément
- Seuls les constructeurs ou sociétés dûment enregistrées pourront obtenir ce permis
- Objectif : empêcher les ventes sauvages, éviter que d’anciens modèles ou véhicules d’occasion débarquent dans nos pays sans aucun filet pour le client
Même si cette nouvelle règle n’effacera pas d’un coup de baguette magique tous les problèmes – MG n’entre même pas dans la catégorie des vendeurs non officiels – elle devrait tout de même réduire les déconvenues pour une partie des clients européens. Cette licence oblige notamment les marques à fournir un véritable suivi aux consommateurs :
- Respect de la garantie légale de deux ans
- Amélioration promise de la disponibilité des pièces détachées
Les couvertures longue durée mises en avant par certaines firmes pour rassurer les acheteurs ne font pas tout : l’immobilisation du véhicule en cas de pépin, elle, reste encore trop fréquente. Et soyons honnêtes, les constructeurs européens aussi se font parfois épingler sur ce terrain-là. Les témoignages de possesseurs de Renault, Peugeot ou Citroën en sont la preuve, alors inutile de crier au miracle venu d’Occident.
Un barrage contre la guerre des prix et la casse programmée ?
L’autre grand enjeu est d’éviter une spirale où des vendeurs non autorisés casseraient les prix, fragilisant les marques officielles et menaçant leur rentabilité, sinon leur survie pure et simple. Le marché chinois, aujourd’hui saturé de marques, ne peut tenir indéfiniment ce rythme effréné.
Le resserrement espéré porte donc aussi sur la qualité même des voitures exportées : homogénéité, fiabilité, pas de navette bâclée en cadeau pour le consommateur européen ! On croise les doigts pour que vœu pieux ne rime pas avec vœu foutu à peine signé…
Les champions locaux veulent capitaliser sur l’Europe
Derrière les bonnes intentions, se cache aussi la volonté de préserver les champions nationaux les plus solides. L’exemple de BYD, mastodonte de l’électrique, est frappant. En pleine vague d’investissements, le géant pose ses valises en Hongrie et prévoit une autre usine à la frontière turque. Pas question de voir sa campagne européenne ruinée par une concurrence sauvage et mal organisée, qui risquerait de ternir l’image de toute l’industrie chinoise.
Car pour rentabiliser ces dizaines de millions investis dans des usines du Vieux Continent, il faut que les ventes s’envolent – et que la réputation reste intacte. Pékin vise donc à verrouiller la filière pour protéger ses champions et leur garantir une concurrence loyale… ou du moins, un terrain pas trop miné par des voitures « fantômes » sans service après-vente ni pièces détachées.
En somme, la Chine joue gros : il s’agira, à partir de 2026, de montrer patte blanche pour continuer à séduire les conducteurs européens, sans les laisser en rade au premier signal d’alerte. Comme quoi, même pour les géants de l’automobile, imposer une petite inspection des bagages à la frontière n’est pas forcément un luxe superflu !



