Le Royaume-Uni prédira les sécheresses et les inondations grâce à des capteurs en temps réel
Un nouveau projet de 40 millions de livres sterling permettra aux scientifiques d'utiliser des données en temps réel pour mieux prédire l'emplacement des futures sécheresses et inondations au Royaume-Uni.
Le projet permettra de créer le premier réseau national du Royaume-Uni dédié à la compréhension de l'impact des phénomènes météorologiques extrêmes. Dirigé par le Natural Environment Research Council (NERC) et le UK Centre for Ecology & Hydrology (UKCEH), le projet vise à identifier les zones vulnérables et à élaborer des stratégies pour atténuer les effets des phénomènes météorologiques extrêmes.
« Les inondations et les sécheresses peuvent dévaster les communautés britanniques, en laissant les gens bloqués, en détruisant des maisons, des jardins, des routes et des entreprises, et même en faisant des victimes », a expliqué le secrétaire d'État à la Science et à la Technologie, Peter Kyle.
« Le changement climatique rend malheureusement les phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents et entraîne des coûts exorbitants pour l’économie. Il n’y a donc pas de temps à perdre pour soutenir nos chercheurs et nos innovateurs afin que nous soyons mieux préparés aux inondations et aux sécheresses qui frappent. »
Le projet s’appuiera sur une gamme de technologies avancées, notamment des capteurs, une surveillance informatique en temps réel et une vaste base de données comprenant les profils des rivières, les conditions atmosphériques, les niveaux de saturation du sol, les mouvements de l’eau et les données sur le captage et le stockage de l’eau. En analysant cette mine d’informations, les chercheurs souhaitent mieux comprendre quand et où les événements météorologiques extrêmes sont susceptibles de se produire.
Les inondations et les sécheresses représentent des menaces importantes pour le Royaume-Uni. Les premières provoquent des dégâts considérables aux habitations, aux infrastructures et à l’agriculture, tandis que les secondes ont des répercussions sur l’approvisionnement en eau et les écosystèmes. Le coût économique de tels événements est estimé à 740 millions de livres sterling par an.
Les recherches seront menées dans les bureaux de l'UKCEH répartis dans tout le pays, avec la contribution du British Geological Survey, de l'Université de Bristol et de l'Imperial College de Londres. Les résultats seront partagés avec des organisations telles que l'Agence de l'environnement pour éclairer la réponse nationale aux phénomènes météorologiques extrêmes. Le projet servira également de pôle d'innovation, les découvertes étant diffusées à l'échelle mondiale pour aider d'autres pays à limiter les impacts du changement climatique.
« En cas d’inondations et de sécheresses extrêmes, la préparation et la prévision sont essentielles. Notre nouvel institut réunira une équipe de chercheurs de renommée mondiale et les dernières technologies pour garantir que nos communautés, nos entreprises et nos fermes soient protégées contre ces événements dévastateurs », a commenté la ministre des Inondations, Emma Hardy.
Cette initiative fait partie d’un investissement gouvernemental plus large de 5,6 milliards de livres sterling dans la protection contre les inondations entre 2021 et 2027.
« Le changement climatique de la Terre signifie que le nombre d'inondations et de sécheresses extrêmes va augmenter au Royaume-Uni, affectant les maisons, les entreprises et les services », a déclaré le professeur Louise Heathwaite, présidente exécutive du NERC.
« Mais prévoir leur localisation et mesurer leur intensité et leur impact nécessite le type d’avancées scientifiques que ce programme apportera pour surmonter les contraintes en matière de données et d’analyse qui sont actuellement très difficiles à surmonter. »
Plus de 100 projets de gestion des risques côtiers sont déjà en cours pour protéger des milliers de propriétés contre les inondations. En outre, un nouveau groupe de travail sur la résilience aux inondations sera bientôt lancé pour accélérer la mise en place de défenses contre les inondations, de systèmes de drainage et de plans de gestion naturelle des inondations.