Dossier : l’offshore informatique menace ou opportunité ?
Sujet : L’offshore informatique : menace ou opportunité ?
Introduction
a/Definition
b/Fonctionnement
c/Chiffres
I/Opportunités
a/Domaines d’application
b/Gain d’argent
c/Gain de temps
d/Pénurie de compétence
e/Evolution des postes
II/Menaces
a/Perte d’emplois
b/Coûts cachés, problèmes juridiques
c/Fiabilité
d/De nouveaux concurrents
Conclusion
a/Affaire Satyam
b/Nombreuses barrières au développement de l’off-shore
Management informatique
Problématique : L’Offshore informatique : menace ou opportunité ?
1)Introduction, Définition du terme offshore informatique
Définition :L’externalisation des développements informatiques en offshore permet aux entreprises de s’affranchir de la gestion d’une équipe de production.
Ainsi, vous n’avez plus la charge de la maîtrise d’ouvrage, de la réalisation, de la mise en production et du suivi d’avancement des projets. Tout cela est assez théorique, nous verrons par la suite que certains domaines sont plus ou moins aptes à la délocalisation.
Introduction :
Derrière le terme d’externalisation offshore se cache un éventail très large de prestations, dont le dénominateur commun est : la réalisation d’un service pour un client dans un pays donné par un prestataire qui se trouve dans un autre pays que celui du client.
Le marché des services offshore connaît depuis le début de la décennie une accélération de sa croissance : estimé à quelques 20 milliards de dollars en 2005 par IDC, il ne s’élevait qu’à 6,6 milliards de dollars en 2001.
C’est l’Inde qui arrive en tête des pays prestataires offshore, les Etats-Unis étant de leur côté et de très loin le principal donneur d’ordres (pour plus des deux tiers du marché mondial !).
Le Syntec représente l’ensemble des SSII
On distingue généralement trois grands types de services offshore :
- L’administratif ou Business Process Outsourcing (BPO) = externalisation des processus d’affaires
- Les centres d’appels
- L’informatique
Opération complexe, l’externalisation offshore doit être menée selon une approche très rigoureuse pour bénéficier pleinement des gains attendus :
- En effet, c’est un double mouvement : d’externalisation d’abord, et d’offshorisation ensuite, que les entreprises abordent parfois comme un seul mouvement sans prendre en compte les problèmes spécifiques qui se posent pour chaque composante.
- Par ailleurs, comme dans beaucoup de projets impliquant des changements importants dans les flux de travail et les intervenants, le risque principal pour l’entreprise cliente qui a recours à l’externalisation offshore est de se retrouver dans une situation inverse à la position recherchée : dans une sorte de retournement de situation, elle doit faire face à une « double malédiction » de hausse des coûts et de baisse de la qualité.
- La solution pour limiter les risques peut consister à recourir à un cabinet de conseil en externalisation offshore pour bénéficier d’un service d’accompagnement :
- À la définition des besoins et au sourcing du ou des prestataires
- Au pilotage une fois la relation installée
- À la gestion des « situations de crise »
L’offshore informatique (ou IT offshore outsourcing) peut concerner différents domaines informatiques (dans la théorie) :
- La sous-traitance de l’exploitation informatique (également appelée infogérance en France)
- La TMA (ou Tierce Maintenance Applicative), qui concerne la maintenance des applications actives dans l’entreprise (qu’elles soient ou non propriétaires).
- Le développement d’applications spécifiques (Web, mobiles, décisionnel, client/serveur)
- La migration et/l’intégration de systèmes
- Le support applicatif
- La R&D
Parmi les acteurs mondiaux de l’offshore, l’Inde se positionne en leader de par son faible coût de la main d’œuvre et de son haut niveau de qualification.
Alors que d’un point sectoriel, la finance et les Telco demeurent les plus gros consommateurs d’offshore, le développement informatique perd des places dans le classement des types de services les plus fréquemment externalisés en offshore devant la maintenance.
I/ Opportunité ?
Faute d’études précises, le poids réel de l’offshore programming en France est évalué à moins de 5 % des contrats de prestations informatiques. Ce qui nous place encore loin des 40 % affichés aux Etats-Unis.
Les informaticiens français devraient, au contraire, profiter des opportunités ouvertes par la mondialisation. Le pilotage à distance d’un projet s’apprend, tout comme un nouveau langage.
‘il faut arriver à un système équitable où chaque partie tire le meilleur de ses compétences ‘. Avec, d’un côté, le conseil, la maîtrise d’ouvrage, le management de projet et l’intégration, et, de l’autre, le développement pur.
les Indiens sont reconnus pour leur connaissance des logiciels américains, les Roumains pour leur appréhension plus généraliste des technologies objet (C++, Java…).
a/ Domaines d’application
Domaines d’applications : 2 domaines privilégiés
› Développements à cycle long et bien spécifiés (cycle en V)
• Le marché des gros développements dans l’informatique de gestion est très restreint en France car nos entreprises préfèrent l’utilisation de logiciels paramétrables. Les principaux intéressés sont les éditeurs de logiciels et les équipementiers pour les logiciels embarqués qui eux ont à développer de gros logiciel.
› Tests
• Opération répétitive et encore grosse consommatrice de main d’oeuvre
b/ Gain d’argent
Le calcul est simple. Selon Tubbydev, SSII spécialisée dans l’offshore vers la Russie, le coût, en jour/homme, d’un développeur russe, indien ou indonésien varierait de 185 à 300 euros contre 400 euros pour un informaticien français doté d’un BTS. Soit de 20 à 50 % d’économie.
c/ Gain de temps
Les bénéfices pour votre société sont immédiats en vous affranchissant de ces contraintes :
- Le recrutement des développeurs
- La gestion logistique de l’équipe (salaires, congés,…)
- Les compétences opérationnelles (cursus, compétences, formations,…)
- Les éventuelles défections (absences, maladies, démissions,…)
d/Pénurie de compétence
– Accès à des ressources et à des compétences nouvelles.
– Pas de craintes pour les Français/Européens car ce sont les tâches à faible valeur ajoutée qui sont externalisées : codage, correction de bugs, migration de bases… Le développeur indien ou russe n’aura jamais la connaissance métier ou fonctionnelle de l’informaticien français. Bien que les Indiens sur ce point sont parfois plus en avance qu’on ne le crois car ils peuvent être très très spécialisé dans un domaine. Mais c’est dans ce cas là une opportunité car cela répond à un besoin que l’on ne peut pas satisfaire en France.
e/ Evolution des postes
Les employés français vont facilement monter en grade et prendre des responsabilités car il faut pouvoir prendre en charge et diriger les projets offshorisés.
II/ Menace ?
a/ Perte d’emplois
Selon le Munci (Mouvement Pour une Union Nationale et Collégiale des Informaticiens., association française créée par des employés de SSII ) la délocalisation aurait été la cause d’environ 15000 emplois perdu pour le milieu de la décennie 2000.
En 2005, il y a eu près de 5000 emplois délocalisés dans les SSII françaises d’après le Syntec informatique.
Fin 2010: environ 40 000 emplois “perdus” à cause de l’offshoring en France.
Jean-Christophe Berthod remarque que bien que l’on ne licencie pas nécessairement plus de gens, on recrute nettement moins du fait de cette délocalisation.
Il y a quelques années IBM a licencié quelques 14 500 salariés en Europe et aux Etats-Unis … tout en recrutant 14 000 employés en Inde.
EDS a incité 10 000 de ses employés à partir en retraite en entamant un transfert massif de ses activités vers la Chine.
b/ Coûts cachés, problèmes juridiques
loi du 31 décembre 1975 relative à la sous-traitance. Le prestataire national est responsable des faits du sous-traitant étranger. Il faut donc bien de définir les engagements et les besoins du client. De plus, il faut effectuer un contrôle régulier des prestations. Pour cela, il faut penser à mettre une clause d’audit dans le contrat. En outre, il faut penser à une clause de “benchmarking” qui stipule que si les performances évaluées sont inférieures à celles que l’ont aurait eu sans délocaliser le prestataire doit émettre un avoir pour régulariser les factures.
Finalement, il ne faut pas oublier non plus la clause de réversibilité qui permet la reprise des activités par le client ou un autre prestataire. Bien sûr, on doit se soucier de la cession des droits d’auteur et de l’obligation de confidentialité. (mais pour cela il y a la loi loi Sarbanes-Oxley).
En cas de litige, si on a pas prévu des procédures de résolution des litiges au préalable on peut avoir de nombreuses difficultés. (ex: obtenir le jugement d’un tribunal français est très compliqué). Il faut donc faire extrêmement attention au contrat lors d’une délocalisation!
Autre coûté caché : actions de formation, envoi d’expatriés, turnover. (environ 150 000 informaticien sont formés en inde chaque année)
En Inde, dans le secteur de la IT, les augmentations de salaires avoisinent les 15% par an et le turnover plus de 25%.
« Les process de rétention des personnes sont majeurs : attention de ne pas vous retrouver au bout de six mois avec seulement trois personnes qui connaissent votre projet ! »
Les écarts des salaire diminuent entre un développeur français et un développeur indien => l’offshorisation risque d’avoir ses limites.
‘ En 2004, les salaires moyens des Indiens et des Français étaient dans un rapport 1 à 3, note Olivier Rozenkranc, fondateur de Business Process Partner. En 2005, l’écart s’est réduit et le salaire français n’est équivalent qu’à deux salaires indiens. ‘
D’après NeoIT, les rémunérations en Asie-Pacifique resteront très compétitives au moins jusqu’en 2010.
Pas toujours avantageux niveau argent :
Aux États-Unis, un dollar dépensé pour l’off shore rapporte en retour entre 1,14 $ et 1,17 $.
Cependant en Allemagne un euro placé rapporte seulement 0.74 euros, en France cela ne rapporterait que 0.86. En effet, si les Etats Unis délocalisent surtout en Inde, la France et l’Allemagne, pour des raisons linguistiques et culturelles, se tournent d’avantage vers l’Europe de l’est et l’Afrique du nord où les coûts sont plus élevés. [salaires plus élevés, taxes …]
c/ Fiabilité
Meilleures compétences techniques dans SSII indienne (CMM 5 dans plus d’une dizaine de SSII). Mais les degrés de maturité (CMM) ne sont pas toujours fiables.
“Les auditeurs locaux prennent souvent des petits projets, qu’ils certifient, puis étendent la certification à toute l’entreprise.” explique Annie Combelles.
Des fois des problèmes de fiabilité comme en témoigne Olivier Rozenkranc (Business Process Partner)
“‘ A la date de livraison, nous n’avons rien vu venir. Ils nous ont alors dit qu’ils n’avaient pas eu le temps. Nous n’avons ensuite reçu que la moitié de la commande, puis un produit final non testé et bogué. Au bout de quinze mois, nous avons décidé d’arrêter les frais et de ré-internaliser. Une équipe de trois ingénieurs débutants français a réussi à terminer le projet en 20 mois/homme. Sachant que le chantier était à reprendre à 80 %. Cette expérience est loin d’être unique. Autour de moi, circulent des anecdotes similaires. ‘”
d/ De nouveaux concurrents
L’offshorisation ne concerne plus que les taches telles que la programmation ou la correction de bugs mais “monte” aussi en gamme avec par exemple le paramétrage de PGI ce qui a donc pour conséquence de permettre la perte d’encore plus d’emplois.
La mise en concurrence des compétences à l’échelle de la planète conduit à déqualifier les profils les plus exposés. Ex: au Etats-Unis la rémunération des développeurs a chuté de 17.5%.
La France représente un marché quasi vierge, contrairement au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, et beaucoup d’entre elles sont tentées de s’y implanter.
Le représentant du Syntec Informatique les exhorte à respecter scrupuleusement la législation fiscale et sociale française de façon à ce que la concurrence soit loyale.
En vérité, de nombreuses SSII indiennes se sont imposées sur la scène internationale, garantissant à la fois des prix nettement inférieurs à ceux des françaises (de l’ordre de 35 %) et un niveau technique équivalent à leurs homologues occidentales. Elles sont ainsi déjà plus d’une dizaine à avoir un niveau 5 (le plus haut) de certification CMM (Capability Maturity Model) qui indique le degré de conformité de leurs pratiques de développement logiciel au modèle défini par le Software Engineering Institute de l’université de Carnegie Mellon, quand la France n’en compte qu’à peine cinq. Face à ces nouveaux compétiteurs avantageux et au top techniquement, se pose la question : Que reste-t-il aux SSII françaises ? Quelles sont leurs armes pour rester dans la course ?
Réponse : la proximité géographique et la connaissance du métier de leurs clients. L’intégration de systèmes nécessite en effet toute une phase préalable d’évaluation des besoins, d’élaboration des spécifications, qui ne peut être délocalisée. De même, le suivi et la recette d’un projet ne doivent être exécutés que sur site. En revanche, tout le reste, c’est-à-dire les tâches purement techniques, sont éligibles à une délocalisation, qu’il s’agisse de la tierce maintenance applicative, du développement de logiciels ou du paramétrage de progiciels…
4) Conclusion
Bien qu’une grande partie des travaux effectués en SSII soient externalisable, tout ne l’est pas. (Dès lors qu’il y a contact avec l’utilisateur, pour du déploiement etc.)
De plus, étant donné la progression et la taille des SSII indiennes, les SSII françaises les voient pour certaines comme des concurrents et doivent se spécialiser pour rivaliser.
Au début de l’année 2009, la découverte, que les comptes de Satyam, quatrième des SSII indiennes, étaient truqués, est venue néanmoins ébranler la confiance placée par de grands clients (comme General Motors, General Electric, Nestlé…) dans cette entreprise. Cette affaire interroge plus généralement la solidité réelle des grandes SSII indiennes.
Barrières au développement :
On constate de beaucoup de directions refusent tout simplement de se mettre à l’offshoring. Mais comme on le voit sur le graphique, il existe de nombreuses autres barrière notamment culturelles et linguistiques. On constate ainsi par exemple que les entreprises françaises tendent à d’abord externaliser dans des pays plus proches (culturellement et linguistiquement) tels que les pays maghrébins pour ensuite éventuellement offshoriser vers l’Inde. Un manque de transparence de certains prestataires peut également en rebuter certains (10%) et enfin d’autres barrière moins importantes telles qu’un gain d’argent ou de temps pas assez d’important parfois, voire un manque de compétences. (cf témoignage cité précédemment)
Finalement l’offshoring comporte beaucoup d’avantages mais aussi beaucoup de risques :
– des gains d’argent
– des gains de temps
– une évolution des postes dans le pays qui offshorise
– pallie une éventuelle pénurie de compétences
-perte d’emplois
– coûts cachés et risques juridiques
– écarts de salaires qui se resserrent donc offshore de moins en moins avantageux
– problèmes de confiance et de fiabilité
– provoque la baisse des conditions de travail dans le pays du client
Annexes
Définitions:
Externalisation : L’externalisation désigne le transfert de tout ou partie d’une fonction d’une organisation (entreprise ou administration) vers un partenaire externe. Elle consiste très souvent en la sous-traitance des activités jugées non-essentielles et non stratégiques pour une entreprise.
Off-shoring : L’offshoring désigne la délocalisation des activités de service ou de production de certaines entreprises vers des pays à bas salaire.
TMA : La tierce maintenance applicative est la maintenance appliquée à un logiciel ( « applicative » ) et assurée par une expertise externe dans le domaine des technologies de l’information et de la communication.
Infogérance : L’infogérance (cas particulier d’externalisation) est un service défini comme le résultat d’une intégration visant à confier à un prestataire informatique tout ou partie du système d’information (SI) d’un client. En d’autres termes, c’est l’externalisation de tout ou partie de la gestion et de l’exploitation du SI à un prestataire informatique tiers (SSII).
SSII : Une société de services en ingénierie informatique (SSII) est une société de services spécialisée en ingénierie informatique.
SYNTEC : le SYNTEC est un syndicat professionnel fédérant les activités d’études, de conseil, d’ingénierie… il fédére notament la quasi-totalité des SSII et des sociétés de conseils ( organisation, stratégie,..).
Bibliographie
– http://www.offshore-developpement.com
C’est un portail d’information en externalisation et sous-traitance internationale. Sur ce site, les étapes d’externalisation sont bien détaillées et tout y est expliqué afin de mettre en confiance le potentiel client qui souhaiterai mettre en pratique une externalisation au sein de son entreprise. Ce site est donc intéressant car il nous donne un point de vue différent. Celui d’un acteur de l’externalisation/offshoring.
– http://pro.01net.com/editorial/208917/loffshore-une-menace-reduite-pour-lemploi-informatique/
-”La Division Internationale du Travail dans les services informatiques”
-http://www.01net.com/article/320214.html
Dossier sur l’off shore
-http://pro.01net.com/editorial/307097/offshore-quelles-precautions-prendre/
Articles sur les précautions à prendre pour pratiquer l’offshoring notamment en ce qui concerne les aspects juridiques.
-http://www.01net.com/editorial/303430/les-dix-verites-de-loffshore/
Dix points importants à considérer concernant l’offshoring.
Je pense que l’article est complet mais mérite une nuance concernant les défauts, en effet il est possible de trouver des agences web offshores 100% fiables qui sont totalement transparentes et délivrent un travail de qualité. Je pense notamment à http://www.bocasay.com/ que mon ancienne entreprise avait sollicitée et cela s’était très bien passée. Après c’est du cas par cas et comme pour tout, il faut fouiller…